Séparatistes, divisionnistes
Voilà les qualificatifs attribués aux étudiants du CIL (centre international de langues) qui réclament le droit à l'auto-détermination. On nous a même accusé d'envenimer les choses, de provoquer des divisions (d'où le "divisionnistes") et dissensions au sein du mouvement. Comme si les gens avaient besoin de nous pour contester la façon d'agir de certains...
Depuis lundi dernier, une AG spécifique au CIL était prévue dans un amphi de la fac de droit. Les organisateurs, sachant qu'une AG plénière (inter-UFR) devait se tenir le matin même à 10h, l'avait programmée pour 14h, afin que tout le monde puisse se rendre aux deux. Seulement voilà, suivant les principes élémentaires de la loi de Murphy (très bien résumés ici par Nonstity) rien ne s'est passé comme prévu. En arrivant devant le batiment de droit, L'Homonyme et moi avons noté la présence d'une camionnette de police. Hum hum... Ensuite, nous croisons un flot d'étudiants sortant du batiment. D'après les bribes de conversations nous comprenons qu'ils sont en train de se faire évacuer.
Puis "non mais de toutes façons je suis sûre que c'est bidon cette alerte à la bombe". Et dans la seconde qui suit l'alarme se déclenche. Dans mon cynisme, je dis à L'Homonyme que ça doit être un coup des étudiants du mouvements qui sont opposés à l'indépendance du CIL. Le pire c'est que ça ne m'étonnerait qu'à moitié.
L'alerte à la bombe était bien sûr un canular. Nous entrons dans la fac de droit et prenons place dans l'amphi, les organisateurs sont déjà en place.
Nous apprenons ensuite, qu'après l'annonce de notre AG aujourd'hui à 14h, les meneurs du mouvements ont décidé de déplacer l'AG plénière... à 14h eux aussi. Ils sont venus dans l'amphi et avant même le début de notre AG ont commencé à dire qu'elle était illégitime (il faudra que quelqu'un m'explique clairement ce qui permet de déclarer une AG légitime), qu'elle n'avait pas lieu d'être, etc... La tension est montée d'un cran et dans le but d'éviter d'en arriver aux mains les organisateurs de l'AG CIL ont décidé de quitter l'amphi et d'aller faire l'AG derrière notre batiment, dans le froid. Au moment où je passais la porte de sortie de l'amphi, j'entends un des meneurs du mouvement annoncer au micro qu'eux aussi allaient aller ailleurs parce qu' "à 2000 dans un amphi pour 800 on ne respecte pas les consignes de sécurité". C'est pas un peu abusé?
Notre AG a donc eu lieu en extérieur. Un étudiant nous a "mis en garde" comme quoi si jamais nous votions pour l'auto-détermination il ne fallait pas "croire que les autres étudiants allaient laisser passer ça". Dans l'assemblée beaucoup l'ont ressenti comme une menace de représailles, et j'avoue que cette annonce m'a un peu fait grincer des dents. Alors, simple mise en garde, tentative d'intimidation ou menace à peine voilée, le fait est que les etudiants présents ont majoritairement voté pour une séparation du CIL et des LSH (lettres et sciences humaines).
En résumé, les meneurs du mouvement étudiant qualifient leurs AG de "légitimes" (encore une fois, expliquez-moi) et "démocratiques" car ils débatent avant de voter. Personnellement je ne connaissais pas cette définition de l'adjectif "démocratique". De plus, il me semble que retirer au gens le droit de se réunir librement, et les censurer (de nombreuses affiches annonçant l'AG du CIL avaient été arrachées) ne rentre pas vraiment dans la définition non plus.
A moins d'avoir la même définition de la "démocratie" que Pinochet.